Des siècles après sa fermeture, la mine continue de polluer. Par temps sec, le vent arrache aux stériles les particules de métaux lourds et les disperse dans l'air que nous respirons. Lorsqu'il pleut, ces mêmes poussières toxiques sont drainées par la pluie et ruissellent sur le sol jusque dans nos cours d'eau. Le cortège de maladies graves induites par ces empoisonnements accumulés n'est pas étudié comme il le devrait. Pire, la responsabilité finale ne retombe pas sur le pollueur.
Métaux lourds
La pollution commune à tous les types de mines, sans exception, est la libération de métaux dans l'environnement, sous forme d'aérosols (poussières que l'on respire) ou dans l'eau, les produits du potager, sur nos mains... Ces poisons sont libérés lors des explosions et du concassage du minerais. Plus la roche est broyée, plus les métaux qu'elle contient se dispersent dans l'environnement. Les plus courants de ces éléments toxiques sont le plomb, le mercure, le cadmium et le zinc. Il faut aussi considérer l'arsenic et l'antimoine, des métalloïdes, ainsi nommés parce qu'ils ont des propriété proches de celles des métaux. Tous sont répandus et nocifs pour la santé.
Catalogue de misères
La première victime est le système nerveux, touché par le plomb (saturnisme), le zinc, l'arsenic... Le mercure est la star des maladies neurodégénératives : Alzheimer, Parkinson... Le cadmium touche les reins, le foie, (comme le zinc) et est le champion des cancers, avec l'arsenic qui lui, se distingue en plus par la variété des pathologies qu'il sait déclencher... Les informations détaillées sont faciles à trouver.
Etudes épidémiologiques
Comme souvent dans les contextes industriels, les études sur la santé sont rares, malheureusement. Celles qui sont publiées sont bien souvent provoquées par des riverains insistants, troublés par le grand nombre de voisins malades ou décédés. Ces pages ont été écrites grâce aux notes prises lors d'un grand nombre de réunions d'information sur la zone Taranis. Comme il est bon de recouper ses arguments avec des sources reconnues, la consultation du document officiel "Toxicité des métaux et des métalloïdes" a apporté un élément inattendu : Les effets sur la santé de la plupart des produits cités n'ont jamais été étudiés. C'est surprenant pour un pays à longue tradition minière. Le texte (voir les liens ci-dessous) est rempli de mentions "Pas de données disponibles". On serait tentés de penser qu'on a ici affaire à une censure protégeant l'industrie. Le procédé est courant dans d'autres secteurs.
Responsabilité
Lee code minier français fait la part belle aux exploitants, et laisse peu de place à la protection et aux garanties de bien-être des population. L'industrie minière n'est pas responsable de la pollution à long terme et laisse en général un terrain dévasté, des zones empoisonnées, toxiques, des ruisseaux acides autour desquels plus grand-chose ne pousse. Il incombe aux habitants de prendre des précautions particulières pour éviter les conséquences sanitaires. L'Agence Régionale de Santé (ARS) publie ainsi des règles de vie draconiennes pour se protéger et protéger sa famille au quotidien. Il sera vain d'accuser l'industrie d'être responsable d'une maladie si l'on ne peut pas prouver que l'on a suivi les consignes, selon une ordonnance de 2022 (voir liens).
Conseils sanitaires Les consignes de l'ARS pour rester en bonne santé à proximité d'une mine veillent essentiellement à nous protéger des poussières. Qu'elles soient dans l'air (pas d'aspirateur, pas de balai), dans l'eau (ne pas boire au robinet), sur nos mains (les laver constament, ne pas jouer dans le jardin, ne pas avoir de potager...), nos vêtements (chaussures et tenues de travaux extérieurs éloignées de l'espace de vie...). Difficile de prouver que l'on a appliqué ces règles à la lettre. Présenter des factures d'achat de serpillères risque de ne pas peser lourd dans un dossier de demande d'indemnisation.
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